Cette technique de méditation, considérée comme la troisième forme de sagesse par les bouddhistes, invite à concentrer pleinement son attention sur le moment présent, ses sensations internes et ses perceptions de l’environnement.
Etre assis dans le bus, marcher dans la rue, converser avec un mai ou son enfant, se concentrer quelques minutes sur sa respiration : on accepte sans jugement et sans attente particulière l’expérience vécue. Cette pleine conscience apprend à vivre dans l’instant, avec une attention bienveillante et ouverte. Pratiquée chaque jour, elle améliore la relation avec soi, avec les autres et aux événements qui rythment la vie. Cette écoute active apprend à accepter ce qui est, sans se résigner. Elle apporte une stabilité dans les épreuves, un équilibre dans l’énergie et de l’harmonie dans les relations.
La pleine conscience pour qui ?
Parfois victime de son succès, la pleine conscience n’est pas une pratique de relaxation ni une recette antistress prête-à-consommer. Il s’agit d’une exploration volontaire de son ressenti corporel et sensoriel qui s’affranchit de la réflexion intellectuelle ou de l’élaboration conceptuelle. Elle ne substitue pas à une thérapie et ne convient pas à tout le monde.
Les neuroscientifiques et certains professionnels de la santé (rhumatologue, thérapeute des troubles du comportement, cardiologie, …) s’intéressent à cette forme de méditation ayant un impact sur le fonctionnement du cerveau. Actuellement, plus de deux cents instituts de recherche dédiés à la Mindfulness Based Cognitive Therapy (ou Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la prévention des rechutes dépressives) sont recensés en France et aux Etats-Unis.
Un nombre conséquent d’études fiables, sur la base d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), confirme que la méditation de pleine conscience opère des changements dans les zones de la douleur ou du stress. Par exemple, après un entraînement de huit semaines, des méditants éprouvent moins intensément dans leur corps des émotions fortes comme la tristesse, la dépression ou la colère. Les personnes souffrant de maladies chroniques apprennent à mieux canaliser la douleur. Chez certains sujets, les compulsions alimentaires disparaissent complètement.
A retenir : la méditation de pleine conscience s’impose à certains enfants et adultes comme une alternative ou un complément des thérapies traditionnelles dans la gestion des troubles de l’humeur et de certaines pathologies contemporaines.
Comment s’exercer à la pleine conscience ?
L’entraînement mental consiste à porter 100 % de son attention sur le moment présent, quel qu’il soit, pour se reconnecter à soi. Il se pratique seul, 15 à 30 minutes par jour, dans une pièce au calme, assis en tailleur le dos droit et le regard posé sur un objet devant soi.
Utile aussi par exemple le matin, en prenant sa douche, de s’accorder quelques instants pour visualiser le cheminement de l’eau sur sa peau, les sensations qu’elle procure. Le midi ou le soir, on épluche puis on mange une pomme lentement, en savourant toutes les composantes de son gout, de sa texture. A chaque fois que l’esprit s’échappe, on reporte son attention sur le moment présent, sur sa respiration.
Le but : accueillir ce que l’on ressent, ce qui se produit, sans chercher à modifier quoi que ce soit.
Mon conseil : initiez-vous dans un groupe avec un professionnel dûment formé ou à l’aide de méthodes proposées dans des livres ou des CD.
Patricia Coignard
Pour les adultes :
Méditer jour après jour : 25 leçons pour vivre en pleine conscience – Christophe André – Editions L’iconoclaste
Pour les enfants :
Calme et attentif comme une grenouille – Eline Snel – Editions Les Arènes