Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ne sont pas une simple manie. Ils se caractérisent comme des troubles anxieux entravant la vie sociale, personnelle et professionnelle. Environ 2,5% de la population souffriraient de cette pathologie psychiatrique. Mais seulement 37 % des personnes atteintes seraient prises en charge par des spécialistes. A ne surtout pas confondre avec le TIC ou Trouble Involontaire Convulsif qui est un mouvement rapide et nerveux, réalisé de manière involontaire et répétitive.
Des symptômes multiples, désormais bien caractérisés
Un TOC se caractérise par deux composantes. Des obsessions qui sont des pensées envahissantes générant des peurs et des angoisses. Et des compulsions que l’on peut définir comme une envie irrépressible de faire des gestes répétitifs ou des actes mentaux. Comme par exemple réciter intérieurement une phrase ou compter.
Si les sujets (jeunes enfants généralement à partir de 10 ans, adolescents ou adultes) sont conscients de l’anomalie de leurs comportements, ils ne parviennent pas à les contrôler.
Sont considérés comme TOC, selon le Centre des troubles anxieux de l’humeur (CTAH), toutes séquences quotidiennes d’actes ou de pensées répétitifs d’au moins 1h30. Autrefois nommée névrose obsessionnelle, cette pathologie psychiatrique se détecte aujourd’hui via de nombreux tests ou questionnaires. L’échelle d’obsession-compulsion de Yale-Brown (Y-BOCS) est la plus répandue.
Pas un mais des TOC
Les principales obsessions sont :
– La peur de la contamination
– Les pensées agressives
– Le besoin de symétrie et d’exactitude
– Les peurs somatiques
– Les représentations sexuelles
Les compulsions les plus fréquentes sont :
– La vérification
– Les rituels de lavage, de rangement
– Les rituels de comptage ou de répétition
– Les rituels d’accumulation
Les rituels conjuratoires, bien que contraignants, protègent la personne de l’angoisse.
A savoir : les TOC sont fréquents chez les personnes souffrant de troubles neurologiques tels que le syndrome de Gilles de la Tourette et la maladie de Huntington.
Quelle cause, quel traitement?
Les TOC seraient dus à un manque de sérotonine (neurotransmetteur) dans le cerveau. Des spécialistes avancent aussi comme origine un hyperfonctionnement de certaines structures cérébrales (notamment frontales et orbito frontales), des facteurs génétiques, psychologiques ou encore immunitaires.
La prise en charge intègre généralement une thérapie comportementale et cognitive (TCC) et un traitement médicamenteux (inhibiteurs de la recapture de sérotonine).
Par Patricia Coignard
Plus d’informations :
AFTOC (Association française des personnes souffrant de troubles obsessionnels et compulsifs) : www.aftoc.fr
AFTCC (Association française de thérapie comportementale et cognitive) : www.aftcc.org