La France vient de vivre un pic de pollution hivernal intense. Vous vous pensez à l’abri des particules fines et autres émissions dangereuses pour la santé chez vous ? L’air intérieur que vous respirez dans votre lieu de vie est en réalité jusqu’à huit fois plus nocif que celui de l’extérieur !
Un cocktail chimique aux conséquences délétères
Cette pollution chimique invisible et souvent inodore est d’origine diverse. Tabac, allergènes, acariens, poussières, moisissures, fibres de divers revêtements de surface, composés organiques volatiles (COV) composent un cocktail hautement nocif à moyens et longs termes. En 2015, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a déterminé les 31 substances chimiques néfastes pour la santé. Au premier rang desquelles, les phtalates, le formaldéhyde, le styrène, le benzène et le dichlorométhane.
La faute à qui ?
La cigarette, les produits ménagers, les meubles en bois mélaminés, les peintures, les colles, certaines bougies parfumées, les sprays aux huiles essentielles, les appareils de chauffage et bien sûr la pollution du trafic automobile (via le système d’aération) qui provoquent des irritations des voies respiratoires, des maux de tête. Ces substances abîment les muqueuses déjà enflammées et agissent au niveau de la réponse immunitaire. Un cercle vicieux car des bronches irritées deviennent encore plus perméables aux allergènes !
Pour améliorer votre air intérieur, adoptez les bons gestes :
1-Aérer tous les jours
Et même en hiver, y compris pendant un épisode de pollution ! C’est le confinement de polluants intérieurs qu’il faut éviter à tout prix. Donc, on ouvre grand ses fenêtres, de préférence le matin pendant 10 à 15 minutes.
2-Faire son lit … après le petit déjeuner !
Lorsque vous vous réveillez, votre lit est chaud et humide. En retardant le moment de ranger couette et oreiller on permet aux acariens et aux moisissures de s’évacuer naturellement. Utile aussi : aspirer son matelas régulièrement.
3- Sélectionner les produits d’entretien
Préférez ceux bénéficiant du label écologique et dont la composition est la plus simple possible. Par exemple, le vinaigre blanc détartre, désinfecte et dégraisse. Et limitez le nombre de produits d’entretien. En général, deux ou trois suffisent pour tout son intérieur.
4-Vérifiez les labels de vos meubles
Certains meubles, surtout ceux en bois aggloméré, dégagent des substances chimiques pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines après leur déballage. Ecolabel (européen) et NF environnement (sa version française reconnue par l’AFNOR et le Ministère de l’Environnement) signalent les produits les plus sains et les plus biodégradables. Pour l’obtenir, des mesures sont effectuées sur les peintures et les produits d’ameublement afin de vérifier leur teneur en formaldéhyde. L’écolabel est plus exigeant que les normes européennes pour toutes les émissions de COV.
5- Tabac : tolérance zéro
Puisqu’il est interdit de fumer dans les lieux publics, son habitation prend parfois des airs de fumoir ! Or la cigarette contient plus de 4000 substances polluantes dont une quarantaine sont considérées comme cancérigène. Ces substances nocives volent dans l’air et restent fixées sur les textiles contaminant toutes la famille. Si vous êtes accro, fumez dehors !
Patricia Coignard
Plus d’information
– www.ademe.fr le site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
– www.air-interieur.org : le site de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur
– le guide bio ménage de l’association Santé Environnement France
– ameublement