Se consumer de l’intérieur. Le burn-out ou syndrome d’épuisement au travail n’est pas un état mais un process insidieux et lent. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concret au travail ». Cette affection pourrait concerner près de deux salariés sur dix en France*, de tout âge et catégorie socio-professionnelle.
Une fatigue mentale, émotionnelle et physique généralisée
Pour quelles raisons une telle proportion de Français serait-elle sur le point de craquer ? Contrairement aux idées reçues, la première cause du burn-out n’est pas psychologique mais physiologique. Un stress important et répété dans un contexte de sur-sollicitations professionnelles use littéralement la personne. Ses vaines tentatives d’adaptation lui font peu à peu perdre contact avec elle-même. Littéralement engloutie par ce surmenage intense, elle ne parvient plus à penser à autre chose qu’à son job. Elle s’oublie et ne tient plus compte de ses limites. Son organisme se dérègle. Certains travailleurs y laissent même leur vie.
Les 7 principaux signaux d’alerte
1- Signes avant-coureurs
- Engagement personnel plus élevé (hyperactivité)
- Épuisement (fatigue chronique, manque d’énergie)
2- Réduction de l’engagement
- Concentration sur le travail
- Perte d’engagement envers autrui et les passe-temps
3-Réactions émotionnelles
- Lassitude et démotivation
- Irritabilité
- Labilité ou instabilité émotionnelle
4- Diminution
- des capacités intellectuelles, de la motivation, de la créativité, de la capacité à prendre ses distances
5- Superficialité
- de la vie émotionnelle, de la vie sociale et de la vie spirituelle
- dépressivité
6- Réactions psychosomatiques
- Tension, céphalées, troubles gastro-intestinaux
- suées
- troubles du sommeil
- manque de détente
7- Dépression, désespoir
- Maladies physiques
- Sentiment d’absurdité
- Rapport négatif à la vie
- Désespoir existentiel
- Idées suicidaires
- Hypertension artérielle
- Prise de poids
- intolérance au glucose
Le diagnostic d’un burn-out demeure toutefois difficile à établir tant certains symptômes sont proches de ceux de la dépression. Selon les experts de la mission parlementaire réunis le 11 octobre 2016 pour définir la notion “d’épuisement professionnel” et ses conditions de prise en charge au sein de l’entreprise et par l’Etat, l’élément déterminant du burn-out ” est l’association entre le surmenage et le sentiment d’échec”, c’est à dire “le sentiment d’inutilité de l’effort. A savoir et à faire savoir.
*selon une étude publiée par l’institut Think pour Great Place to Work le 7 janvier 2015
Patricia Coignard