Face à une contrariété ou une provocation, un sentiment d’incompréhension, vous explosez de colère. La rage vous prend, presque sans crier gare. Vous êtes peut être aussi du genre à exprimer votre bouillonnement intérieur par un flot d’insanités ou une remarque cinglante. Ces attitudes impulsives dévalorisent vis à vis d’autrui. Elles abiment aussi la confiance en soi. Des pistes pour mieux apprivoiser ses émotions et diminuer l’effet cocotte-minute !
Une émotion : ça sert à quoi ?
A l’instar du stress généré par le cerveau, les émotions protègent l’homme depuis toujours. Elles l’avertissent en cas de danger et lui procurent des éléments de réponses pour interagir avec son environnement parfois hostile. Le centre des émotions est situé dans le système limbique (septum, lucidum, hippocampe, amygdale). Ce « QG » émotionnel très élaboré est l’un des espaces les plus anciens du cerveau. Il génère une auto défense naturelle et stimulante pour faire face aux défis.
Quand les émotions débordent !
Les décharges émotionnelles subies par beaucoup d’entre nous sont d’un autre registre. La vague déferlante incontrôlable d’humeurs qui nous fait perdre pied exprime une interprétation d’une situation et non sa réalité. Ces tempêtes intérieures surgissent généralement à l’occasion de séquences récurrentes faisant écho à une expérience passée mal vécue ou non résolue. Le problème n’est dès lors pas les émotions générées mais la façon dont notre cerveau à l’habitude de les gérer.
En vous grillant une priorité, un automobiliste suscite en vous une colère. Cette colère renvoie par exemple à une injustice ou une grande tristesse au cours de l’enfance qui ont laissé une empreinte si forte qu’elles se réactivent à chaque situation analysée comme analogue par le cerveau. Heureusement, la neuro plasticité ou capacité cérébrale à être flexible, à se transformer et à acquérir de nouvelles notions invite à apprivoiser ces émotions complexes.
Prendre du recul et renoncer à tout contrôler
Chacun possède en lui les ressources nécessaires pour atteindre une certaine tranquillité de l’âme !
- Prendre conscience de ses contradictions, de ses forces, de ses limites constitue la première étape vers une relation plus apaisée avec soi et donc avec les autres
- La « reprogrammation cérébrale » est un outil clé destiné à réduire les répétitions contreproductives d’attitudes à fleur de peau. Pour faire court, il s’agit de systématiquement proposer au cerveau une alternative face à ce qu’il vit comme une agression. Comment ?
- Respirer profondément ou comme le proposaient nos ainés tourner sept fois sa langue dans sa bouche.
- S’obliger à donner à l’événement sa juste valeur. Cette prise de recul ou de mise en perspective désamorce souvent la majorité des tempêtes émotives.
- Verbaliser avec précision ce que l’on ressent plutôt que de passer à l’acte, en employant le « je » et le non le « tu » ou le « vous ». On atténue ainsi l’impact de « l’émotion mère », laissant la voie libre à une réflexion plus posée.
Par Patricia Coignard