Titulaire d’un Master STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) spécialisé dans la Préparation Mentale du Sportif, et d’un Certificat de Sophrologue et Praticien en Relation d’Aide, Benjamin MAYEUX suit, depuis 2009, différents publics et travaille tant avec les particuliers qu’avec différentes structures (sportives, scolaires, universitaires, sociales…).
Travaillant dans le milieu du sport, et étant responsable depuis 2013 du Certificat Européen de Préparation Mentale du Sportif de Haut Niveau chez Perf In Sport, il vous livre sa vision de l’intérêt d’utiliser la Sophrologie dans le monde du sport.
Le milieu sportif est un monde particulier où les émotions du quotidien sont démultipliées et impactent directement la performance. Comme si, lors d’une compétition, toute l’intensité de notre vie se révélait.
Durant cette période, peuvent se côtoyer le stress, la peur, la perte de confiance, la tristesse, mais également la joie, l’exaltation, la confiance en soi… Alors que nous pouvons mettre des heures, des jours, voire des semaines pour ressentir ces différents états au quotidien, ces changements d’états peuvent se passer en quelques secondes sur le terrain.
Afin de se gérer au mieux, il est primordial, pour le sportif, de se connaitre, de s’écouter.
Imaginez le basketteur qui donne son maximum sur le terrain, toute sa combativité pour défendre, récupérer les ballons, partir en contre-attaque… Toute cette énergie déployée, et cet élan positif qu’il ressent, et qu’il fait ressentir à son équipe lors d’un match.
Imaginez-le, à présent, à la fin d’un match. Après s’être démené durant toute la rencontre, il commence à fatiguer. Alors que son équipe est menée d’un point, il tente une énième montée au panier mais son adversaire fait faute.
Il regarde le panneau d’affichage il reste 0.7 seconde à jouer …
2 Lancers-francs à tirer pour la victoire…
Que ressent-il à ce moment ? Comment va-t’il le gérer ?
Est-il toujours en confiance comme en début de match ? Comme lors de ses attaques acharnées ?
Ressent-il du stress ? La pression du match ?
Toute son équipe est derrière lui, les supporters sont debout, et les sifflets des adversaires résonnent…
La salle s’est arrêtée de vivre, et se met à trembler. Et lui dans tout ça…que ressent-il ?
Ressent-il de la Peur ?
S’il rate, la saison sera terminée…
Est-il serein ?
Prêt à tirer ses deux Lancers, peu importe ce qu’il se passe autour de lui…
Bref, une multitude d’émotions et de sensations peuvent se bousculer.
C’est là que la Sophrologie prend toute sa place : Apprendre à s’écouter, à se connaître pour comprendre ce qui se passe en nous dans ces moments, et mobiliser les ressources et habiletés mentales dont nous aurons besoin pour faire face à la situation.
Prenons cet autre exemple :
Dernièrement, un golfeur averti m’a dit « j’ai eu peur de taper ce putt d’un mètre ». Habitué à effectuer ce geste, ce putt décisif en fin de compétition paraissait très différent.
Au quotidien, la peur nous aide à nous protéger, à nous mettre en sécurité, mais dans cette situation, elle était une émotion trop forte pour accompagner ce geste. L’impact sur le golfeur a été immédiat : tensions physiques, crispations, coup raté.
Dans ce cas, nombre de golfeurs retourneront sur le putting-green (zone d’entrainement au putt) en se disant que le geste n’est pas parfait, que l’erreur est technique…
Mais si l’on analyse en profondeur, l’erreur est mentale !! Et le travail à mener, est différent !
Un comportement alternatif pourrait être de prendre cette vision des choses en considération, et essayer d’apprendre à maîtriser ses émotions. En effet, la technique étant acquise, et, dans ce cas, la stratégie très simple, le déficit se situe à un autre niveau.
Grace à la sophrologie, nous pouvons prendre conscience de nos émotions, de ces tensions qui se créent et parasitent nos gestes techniques, et c’est ainsi qu’elle va permettre d’augmenter notre efficacité, car si nous nous écoutons et que nous apprenons à nous gérer, cela se ressentira sur le geste.
La Sophrologie n’est pas une méthode unique, ni une recette miracle !!
Elle ne vous transformera pas en champion du jour au lendemain. Toutefois, elle fait partie de ces différentes méthodes utilisées dans la Préparation Mentale du Sportif (comme la Programmation Neuro-Linguistique, l’Hypnose, les Tests, l’Observation sur le terrain…) qui vont permettre d’améliorer les performances des sportifs.
Au-delà de ces deux exemples, l’intérêt de la Sophrologie dans le sport n’est plus à démontrer. Utilisée depuis les années 1960 par le Docteur Raymond Abrezol avec l’équipe de ski Suisse, Edith Perreaut-Pierre nous donne les multiples possibilités permises par la sophrologie dans le sport :
- Favoriser la récupération après l’effort
- Apprendre à aborder positivement les événements
- Améliorer la qualité du sommeil
- Se dynamiser physiquement et psychologiquement avant l’effort
- Se motiver, lutter contre la lassitude et le découragement
- Développer le schéma corporel et améliorer la connaissance de soi
- Stimuler le pouvoir de concentration
- Favoriser la compréhension des autres, et la cohésion de l’équipe
- Gérer le stress
- Développer les facultés de mémorisation, d’imagination et la créativité
- Renforcer la confiance en soi
- S’adapter à son environnement
- Favoriser l’épanouissement de l’athlète
Aujourd’hui, lorsque l’on écoute les commentateurs lors d’événement sportifs, de nombreuses phrases reviennent « il est fort mentalement », « il a gagné au mental », « lui, il n’a pas de mental », « ça se joue avec la tête », « il a craqué mentalement »…
Certes, ces termes sont à la mode, et nous les employons tous fréquemment. Mais que mettons-nous réellement derrière ces mots ? Car même si l’on en parle, nous avons encore du retard sur les pays anglo-saxons, et bien que l’intérêt de la Sophrologie et de la Préparation Mentale pour le sportif soit reconnu, il faut maintenant se donner les moyens de mettre les choses en place pour que cela change !
S’il est indéniable que le Physique, la Technique, et la Tactique soient la base de la Performance, il est aujourd’hui reconnu, que c’est en travaillant le Mental que l’on pourra faire la différence.
Enfin, au-delà des progrès qualitatifs et quantitatifs permis par la Sophrologie, ce travail vise, comme le disait Abrezol « l’épanouissement personnel de l’individu ».
Ces 3 axes de développement se retrouvent à travers les témoignages de golfeurs que j’ai suivi.
* Bruno :
” Après trois années bloqué entre 10 et 11 de handicap, périodes pendant lesquelles je savais jouer cinq et moins en partie amicale, je rencontre Benjamin, nous travaillons quatre mois et aux deux premières compétitions je passe sous les 09. Je travaille encore mon mental car c’est le mental qui gère le swing et l’émotion que génère le stress du parcours.
Le mental n’est pas tout dans le sport et la vie, c’est l’essentiel.
Merci Benjamin “
* Christophe :
” Compétiteur dans l’âme, j’ai vite progressé dans le golf avant de connaître une stagnation entre 15 et 16 d’index. D’un tempérament un peu impulsif et avec un manque de lucidité et de concentration dans les moments importants, j’ai appris grâce au coaching mental à me relaxer, me détendre, me concentrer sur ma routine, ma stratégie et évacuer les pensées négatives pour ne garder que les bonnes sensations en tête. Tout ce travail m’a permis de passer un cap, d’aborder les compétitions et les situations de jeu différemment et de débloquer mon index.
Une grande réussite sportive mais aussi personnelle ! “
2 réponses
Tout à fait d’accord, bon pour le mental la concentration afin d’avoir de bonne sensation renforcer la confiance en soi apprendre à gérer son stress lors d’un grand RDV.
Teddy Riner notre grand judoka la bien compris .
Effectivement, Teddy Riner est une force de la nature, mais il a construit sa domination également grâce à son mental. Il est un des rares sportifs de haut niveau à assumer le fait qu’il soit suivi par une psychologue du sport depuis ses 15 ans.